Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/189

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plupart des Romans d'Ardialie ne sont que des colons soumis à la noblesse ; mais il en est un autre, c'est que les Romans ysont au nombre de 1.200.000 (aujourd'hui plus de 4.000.000), tandis que toutes les autres populations ensemble, Hongrois, Szekler, Saxons, Allemands, y sont à peine 900.000. Qu'est-il donc d'étonnant que le servage pèse de préférence sur les plus nombreux? N'en est-il pas ainsi parmi les Magyars ? Que sont ces nombreux villages de serfs privés, comme les Romans, de droit politiques, obligés, comme eux, de travailler cent quatre jours et plus par an au sillon des propriétaires ? Que l'on cherche dans la patrie de long en large et que l'on me dise si ce n'est pas à la presse romane de défendre les serfs et leurs droitsd'homme, puisqu'ils n'en ont pas d'autres, non plus que les Romans... Il serait superflu de fouiller l'histoire et de lire les archives de la noblesse ; tout le monde sait que l'élite de la noblesse d'Ardialie, pour avoir changé de nom et de costume, n'est pas moins d'origine romane