Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/246

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qui conviendrait le mieux aux Principautés, car l'union était considérée comme liée au sort du prince qu'elles s'étaient donné et qui venait de prendre maintenant le chemin de l'exil. Une révolte fut fomentée à Jassy pour demander le rétablissement de la Moldavie séparée ; le gouvernement provisoire l'étouffa dans le sang. La Turquie parlait d'une intervention armée. La France elle-même pensait à échanger ces pays roumains, qui paraissaient être ingouvernables, contre les provinces autrichiennes de l'Italie délivrée en 1859 et qui réclamait ses frontières naturelles à l'Est. Il en fut question aussi à l'entrevue de Salzbourg entre Napoléon III et François-Joseph. Doit-on reprocher cette politique à l'Empereur des Français ? Représentant du principe des nationalités, n'avait-il pas le droit d'établir une gradation entre ceux qui se réclamaient de ses sympathies? N'était-il pas naturel qu'il inclinât vers les Italiens épris d'unité, capables de sacrifices pour la conquérir et la maintenir et, en plus, voisins immédiats de la France, plutôt que