Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et l'Angleterre, même l'Italie ; elle ne voulait pas connaître la Russie et nourrissait un mépris plus ou moins justifié, mais stérile en tout cas et destiné à devenir pernicieux, pour les petits peuples des Balcans. Une seule politique était possible au début, celle qui continuerait à rattacher le sort de la Roumanie à celui de l'Empire protecteur.

Si, malgré les aspirations persistantes — et si légitimes ! — des Roumains qui voulaient compléter leur unité nationale en s'annexantleurs a frères » de Transylvanie, du Banat et de la Bucovine, un rapprochement eut lieu avec l'Autriche, c'est la diplomatie française qui en fut l'auteur et la cause essentielle. L'antagonisme avec la Russie persistait, et, comme l'Autriche était la rivale traditionnelle de l'influence russe dans les Balcans, c'est Paris qui montra à Bucarest le chemin qui menait à Vienne. Le prince de Roumanie fit donc le voyage recommandé pour nouer des relations d'amitié avec François-Joseph, et dès ce moment les revendications nationales tombèrent au second plan ;