Page:Irailh - Querelles littéraires, tome II.djvu/120

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nation la carrière de tant de genres de littérature, est aussi le premier qui aie porté la lumière jusques sur des choses qui ne sont pas du ressort de imagination. Il entreprit d’introduire de nouvelles lettres dans l’alphabet Italien & d’en ôter celles qu’il croyoit inutiles & même embarrassantes ; mais il ne fut pas aussi heureux dans cette innovation que dans plusieurs autres, & particulièrement dans celle des vers libres, versi sciolti.

Dès 1531, quelques écrivains François tentèrent également de réformer notre orthographe, d’après l’idée du Trissin ; mais ils ne réussirent pas mieux que lui. Le projet de ces hommes systématiques étoit de rendre notre langue plus belle, plus facile à lire &, surtout, à apprendre. Ils trouvoient absurde que l’orthographe ne répondît pas à la prononciation ; que l’une fût continuellement en contradiction avec l’autre. Le plan qu’ils imaginoient, pour remédier à ce qu’ils appelloient un abus, étoit bon sans doute ; il avoit de grands avantages ; mais l’exécution n’en étoit pas facile. Pour être rempli d’une manière satisfaisante, il ne falloit