LES MÉDECINS,
ET
LES CHIRURGIENS.
Cette querelle, si longue & si vive,
est l’effet d’une jalousie de profession.
Les médecins croyoient que la
leur méritoit la prééminence sur celle
des chirurgiens. Les premiers ne vouvoient
point d’égaux, & ceux-ci de supérieurs.
L’exposition des manœuvres,
des tracasseries & des emportemens
qu’on a vus de part & d’autre, fera
connoître quel est l’esprit de plusieurs
de ces hommes, qui ne devroient point
en avoir d’autre que celui de l’application
au bien & a la conservation de
l’humanité.
Le point de la contestation rouloit sur l’état des chirurgiens. Pendant plus de quatre mille ans, ils n’ont point été distingués des médecins : les mêmes hommes exerçoient deux arts si différens. Cette union étoit autorisée par les loix. Aussi les nations étrangères, chez