Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/104

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servilement réduit au manuel des opérations, il perdit toute l’estime attachée à son état par les belles cures & par les excellens ouvrages de tant de grands maîtres.

On ne sentit pas d’abord tout le danger de cette séparation de la science d’avec l’art d’opérer. Pendant le temps que vécurent ceux qui avoient exercé avec beaucoup de réputation la médecine, conjointement avec la chirurgie, leur habileté fut suffisante pour diriger l’automate ou le chirurgien opérateur : mais, lorsqu’on n’eut plus sous les yeux l’exemple de ces brillantes opérations, par lesquelles on sauvoit la vie à tant d’hommes, on connut combien une telle dêsunion étoit nuisible. Le chirurgien ignorant n’osoit se déterminer à opérer, & le médecin nullement versé dans ce genre, n’osoit prendre sur lui d’ordonner. L’abandon étoit le seul parti qui restât, & la prudence même le dictoit. Point de ressources, par conséquent, pour mille infortunés.

La chirurgie Françoise évita la première ces inconvéniens : long-temps avant le règne de François premier,