Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/105

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elle faisoit un corps lettré, mais qui s’occupoit uniquement de ce qui la regardoit. Une législation dont on ne peut trop louer la sagesse, lui avoit assuré le seul état convenable. De bonnes études, loin d’être défendues à ses membres, leur étoient recommandées. Ils n’avoient de conseils à prendre que d’eux-mêmes. Ils possédoient la totalité de la science qui appartient à l’art de la chirurgie ; aussi plusieurs jettèrent un grand éclat à la renaissance des lettres, & contribuèrent à la gloire du monarque qui les aimoit. Ils furent mis au rang de ces sçavans qui, par la connoissance des langues, ouvrirent les trésors des Grecs & des Latins.

Quoiqu’ils pussent s’élever à des choses de génie, & faire une étude de tout ce qui avoit rapport à leur profession, ils étoient cependant contraints de rester dans leur sphère. Ils ne faisoient usage de leur talent, que pour les maladies extérieures. Les internes ne les regardoient point, & faisoient le partage des physiciens ou médecins. La science étoit liée à l’art par des nœuds qu’on croyoit indissolubles. Il n’étoit pas à craindre que le chirurgien éclairé