Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/106

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voulût suivre une autre profession ; qu’il ouvrît son cœur à l’ambition & à l’intérêt : son amour-propre étoit assez flatté. Il sembloit que tout étoit prévu, & qu’on avoit été au-devant de tous les sujets de contestation : mais les loix les plus sages ne sçauroient prévenir les effets des passions & toutes les formes qu’elles peuvent prendre.

La qualité de gens de lettres, dans les chirurgiens, qui eût dû leur attirer l’estime, fut ce qui révolta. Trop de mérite peut-être causa la jalousie des médecins. Ils s’intriguèrent, ils suscitèrent des procès & des guerres violentes. Plus courtisans, & en plus grand nombre que les chirurgiens ; habiles à se faire des amis & des protecteurs ; agréables à des malades imaginaires & titrés ; fêtés dans certaines maisons, & regardés comme des oracles ; accrédités à la cour, ils crurent voir le moment favorable d’abbaisser l’école de chirurgie.

Rien n’avilit plus un corps que de l’étendre & d’en faciliter l’entrée à des personnes du commun. Sur ce principe de politique, la faculté de médecine appella les barbiers : elle leur confia le secours