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Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/115

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s’arrogent le droit de traiter les maladies vénériennes. Si l’inoculation vient en mode, ils voudront encore exercer leur talent en ce genre. Malheur à qui se trouve obligé de recourir à leur ministère. Ils se jouent d’un homme désespéré qui craint également la vie & la mort, empressés de faire des expériences. Ils profitent de ses cris & de ses douleurs pour le dépouiller souvent du plus étroit nécessaire.

La plupart de ces reproches ne pourroient-ils pas tomber également sur les médecins ? Mais, contentons-nous de rapporter les louanges singulières que leur donne, dans un de ses ouvrages, Andry, docteur régent de la faculté de médecine de Paris, & journaliste des sçavans. Les médecins, dit-il, ont beaucoup de religion : ils ont eu des saints. Plusieurs ont composé des livres de piété, & même des livres de théologie & de controverse. Les chirurgiens n’ont encore eu aucun saint de leur profession. Saint Côme & saint Damien n’ont point exercé la chirurgie ; & c’est sans fondement, que les chirurgiens les ont choisis pour leurs pa-