Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/138

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le sien & sur celui de Basnage : mais, ici, les auteurs de l’Encyclopédie sont accusés d’être des plagiaires effrontés. On avance qu’ils exercent un continuel brigandage littéraire, de façon qu’après avoir rendu à chacun ce qui lui appartient, il ne leur reste qu’un fond de maximes hardies, téméraires, séditieuses, également contraires au bien de la religion & de l’état.

Ces accusations d’esprit fort & de mauvais citoyen, langage ordinaire des cœurs ulcérés & jaloux, répandues dans le public, exagérées par l’ignorance, accréditées par des circonstances malheureuses, par le bruit d’une thèse soutenue sur les bancs de théologie par l’abbé de Prades, qu’on prétendoit être l’écho des autres & l’enfant perdu de la troupe, firent impression sur des hommes puissans. Le gouvernement s’allarma : l’Encyclopédie fut arrêtée dès le second volume : le conseil d’état s’expliquoit en ces termes : « Sa majesté a reconnu que, dans ces deux volumes, on a affecté plusieurs maximes tendantes à détruire l’autorité royale, à établir l’esprit d’indépendance & de révolte, & sous