Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/324

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proscrit. Les encyclopédistes furent au comble de la joie. Un de leurs chefs dit alors : « Je vais écrire, au nom des philosophes François, aux philosophes Prussiens, pour les remercier de l’accueil qu’ils ont fait au nouveau prosélyte. »

L’abbé de Prades, qu’on avoit refusé d’entendre en France, ne fut pas plutôt à Berlin, qu’il y donna son apologie : mais personne ne voulut le croire capable de l’avoir faite. On la mettoit, ainsi que sa thèse, sur le compte de tels & tels écrivains, dont on reconnoissoit, disoit-on, la façon de penser & d’écrire. On ne songeoit pas que quelqu’un, affecté vivement, se surpasse toujours, & trouve des choses qui ne se fussent jamais présentées à lui dans une situation tranquille.

Cette apologie est divisée en trois parties. La première est l’histoire de la thèse, de tout ce trouble qu’elle excita dans le royaume. La seconde est la défense de la thèse, que l’apologiste veut faire envisager, non comme un systême affreux d’impiété, mais comme la doctrine de M. de Bethlehem, de M. Le Rouge, de Melchior Canus,