Page:Isaac Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome2 (1759).djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12
PRINCIPES MATHÉMATIQUES

les planetes ſupérieures, & quel eſt leur arrangement.Soleil que la terre, elles ſont au nombre de trois, Mars, Jupiter & Saturne.

On connoît que les orbites de ces planetes renferment celles de la terre, parce que la terre ſe trouve quelquefois entre le Soleil & elles.


L’orbe de Mars renferme celui de la terre, l’orbe de Jupiter Comment on l'a découvert. celui de Mars, & l’orbe de Saturne celui de Jupiter ; ainſi des trois planetes ſupérieures, Saturne eſt celle qui eſt le plus loin de la terre, & Mars en eſt le plus près.

On connoît cet arrangement, parce que les planetes qui ſont le plus près de la terre, nous[1] cachent quelquefois celles qui en font plus éloignées.

IV.

Les planetes ſont des corps opaques. Toutes les planetes ſont des corps opaques ; on eſt aſſuré de l’opacité de Vénus & de Mercure, parce que, lorſque ces planetes paſſent entre le Soleil & nous, elles paroiſſent ſur cet aſtre comme Comment on s'en eſt aperçu. de petites taches noires, & qu’elles ont ce qu’on appelle des phaſes, c’eſt-à-dire, que la quantité de leur illumination dépend de leur poſition par rapport au Soleil & à nous.

La même raiſon nous fait juger de l’opacité de Mars, qui a auſſi des phaſes, & on juge de l’opacité de Jupiter & de Saturne, parce que leurs ſatellites ne nous paroiſſent point éclairés par ces planetes lorſqu’elles ſont entre le Soleil & ces ſatellites, ce qui prouve que l’hémiſphère de ces planetes qui n’eſt pas éclairé du Soleil, eſt opaque.

V.

Les planetes font sphériques. Enfin on connoît que les planetes ſont des corps ſphériques, Comment on l’a découvert.parce que, de quelque maniere qu’elles ſoient placées par rapport à nous, leur ſurface nous paroît toujours terminée par une courbe.

On juge que la terre eſt ſphérique, parce que dans les éclipſes ſon ombre paroit toujours terminée pour une courbe ; que ſur la

  1. Volf, Éléments d’Aſtronomie