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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE

55 Aftronomes ne font pas même encore d’accord ſur le tems de la révolution de cette derniere planete ſur elle-même, bien qu’ils la raiſon du mouOn ne connoflt point la cauſe ni vement rotatoire conviennent tous qu’elle y tourne. Mais quoiqu’on n’ait pas en— des planetes. core pû s’affurer par les obſervations que Mercure, Saturne & les ſatellites de Jupiter & de Saturne tournent ſur leur centre, il eſt bien vraiſemblable, par l’uniformité que la nature obſerve dans ſes opérations, que ces planetes ont auſſi ce mouvement de rotation autour de leur axe, & que tous les corps céleſtes de notre ſyſtème éprouvent cette révolution. Ce mouvement des planetes autour de leur axe eſt le ſeul des mouvemens céleſtes qui ſoit uniforme ; ce mouvement, comme je l’ai dit, ne paroît pas dépendre de leur gravité, & l’on n’en connoît point encore la cauſe. X L V. tuelle des parties les les dilliper par la ro La gravité mutuelle des parties qui compoſent les planetes les Lagravité muempêche de ſe diſſiper par cette rotation : car on ſçait que tout qui compoſent corps mû en rond acquiert une force centrifuge par laquelle il tend empêche de ſe à s’éloigner du centre de ſa révolution ; ainſi ſans la gravité mu— tation. tuelle des parties de la matiere, la rotation des planetes devroit diſſiper leurs parties. Car ſi la gravité d’une partie quelconque de la ſurface d’un corps qui tourne étoit détruite, cette partie, au lieu de tourner avec le corps, s’échapperoit par la tangente ; donc ſi la gravité ne s’oppofoit pas à l’effort de la force centrifuge que les parties des corps céleſtes acquiérent en tournant ſur leur axe, cette force fépareroit leurs parties. X LV I Si cette tendance des parties des corps céleſtes, les unes vers les autres, s’oppoſe à l’effet de la force centrifuge, elle ne la détruit pas, & l’effet que produit cette force eſt de rendre inégaux les diamétres des corps révoluans ſuppoſés fluides. Car les planetes étant compoſées de matiere dont les parties tendent également vers leur