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PRINCIPES MATHÉMATIQUES

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centre à égale diſtance, elles ſeroient ſphériques ſi elles étoient en repos. Mais le mouvement rotatoire fait que leurs parties tendent par ver l’équateur des leur force centrifuge, à s’éloigner de leur centre avec d’autant plus Le mouvement rotatoire doit éleplanetes, de force, qu’elles ſont placées plus près de l’équateur de la ſphére révoluante : car on ſçait par la théorie des forces centrifuges, que cette force, en ſuppoſant les tems égaux, augmente en même raiſon que le rayon du cercle que le corps décrit ; donc, en ſuppoſant fluide la matiere dont les corps céleſtes ſont compoſés, la rotation augmentera le diamétre de leur équateur, & diminuera par conſéquent celui de leurs pôles. XLVII. On s’apperçoit, par le moyen des téleſcopes, de cette différence des diamétres dans Jupiter, & on en a déterminé la quantité pour la terre par la meſure des dégrés. On va voir dans le Chapitre ſuivant comment M. Newton s’y eſt M. Newton a tiré de ces principes la propor— pris pour déduire la figure de la terre de ſa théorie, & ce que les tion des axes de obſervations ont enſeigné ſur cette matiere. la terre. CHAPITRE TROISIÉME. De la détermination de la figure de la Terre, ſelon les principes de M. Newton. I. La force centrifuge éleve les Puifque la force centrifuge des corps qui circulent augmente ségions de l’é— en raiſon du cercle décrit lorſque le tems de la révolution eſt le quateur dans la rotation diurne. même, le mouvement rotatoire doit élever les régions de l’équateur. Car en ſuppoſant que la terre ait été ſphérique & compoſée de matiere homogéne & fluide, avant d’avoir acquis le mouvement rotatoire,