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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

grande force de Saturne pour troubler les mouvemens de Jupiter eſt proportionnelle à cette différence, auſſi le dérangement de l’orbe de Jupiter eſt-il beaucoup moindre que celui de l’orbe de Saturne.

Les dérangemens qu’éprouvent les orbes des autres planettes par leurs actions mutuelles ſont beaucoup moins conſidérables ſi on en excepte l’orbe de la terre que la Lune dérange ſenſiblement. Le commun centre de gravité de la terre & de la Lune décrit autour du Soleil une ellipſe dont cet aſtre eſt le foyer, & dont les aires décrites par ce centre ſont proportionnelles au temps : la terre fait ſa révolution autour de ce centre commun dans un mois.

PROPOSITION XIV.   THÉORÉME XIV.
L’Aphélie & les nœuds des orbites ſont en repos.

Les aphélies ſont en repos par la Prop. ii. du Liv. i. & par la premiére du même livre les plans des orbes ſont auſſi immobiles, & par conſéquent les nœuds. Il faut avouer cependant que les actions des planettes & des cométes les unes ſur les autres, peuvent cauſer quelques inégalités tant dans les aphélies que dans les nœuds, mais ce ſont des inégalités aſſez petites pour qu’il ſoit permis de les négliger.

Cor. i. Les étoiles fixes ſont auſſi en repos, car elles conſervent les mêmes poſitions par rapport aux nœuds & aux aphélies.

Cor. 2. Donc puiſque le mouvement annuel de la terre ne leur cauſe point de parallaxe ſenſible, leurs forces attractives ne produiſent point d’effets ſenſibles dans la région de notre ſyſtême à cauſe de la diſtance immenſe de ces corps. Peut-être les étoiles fixes, qui ſont également diſperſées dans toutes les parties du ciel, détruiſent-elles leurs forces mutuelles par leurs attractions contraires, ſelon la Prop. 70, du Liv. i.