Page:Ista - Contes & nouvelles, tome III, 1917.djvu/15

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accordé… Pas ça !… S’i veut qu’ je marche, faudra qu’i m’mette dans mes meubles… Eh bien, il est tell’ment rasoir sous l’rapport de l’instruction, que si j’ t’ai d’mandé d’ compléter mes idées sur toutes ces bêtises-là, j’ t’avoue que c’est pour les lui r’placer quand je l’reverrai… Tu crois qu’il va être épaté, quand j’lui parlerai d’ Marie-Antoinette, d’Henri IV, de Cambronne, du Panthéon et tout ça ?

MOLESQUIN. — Pour sûr, qu’il sera épaté !

LOLOTTE. — Faut ça pour les prendre, mon vieux. Au jour d’aujourd’hui, si on n’leur dit pas qu’on a été él’vée aux Oiseaux, y’ a rien d’fait.

MOLESQUIN. — Ah ! tu lui as dit… ?

LOLOTTE. — Naturell’ment… Tu voudrais pas qu’ j’aille lui raconter qu’ papa était chiffonnier… J’lui ai dit qu’ j’étais la fille…

MOLESQUIN. — D’un officier supérieur.

LOLOTTE. — Ah mais non, mon vieux ! ça n’prend plus, cette histoire-là. Y’ en a trop qui l’ont racontée quand c’était pas vrai… J’suis bien trop intelligente pour avoir dit qu’ j’étais la fille d’un officier supérieur… j’lui ai raconté qu’ papa était colonel…


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