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Page:Ista - Contes & nouvelles, tome III, 1917.djvu/64

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Comme on revenait du cimetière, le chef de bureau apprit à ses employés, respectueusement groupés autour de lui, que, le défunt ne laissant aucun parent, l’État héritait de sa petite maison et de ses économies.

Le surnuméraire Pagnier, qui fréquentait assidûment l’unique café-concert de la ville, et était toujours à court d’argent, murmura dans le groupe :

— C’était donc vrai ! Pomme de Terre savait ça, et il s’est privé de tout pour économiser pendant vingt ans. Quel vieux crétin !

Mais le chef avait entendu le propos. Et, se tournant vers le coupable, il déclara d’un ton sévère :

— Monsieur Boron était un brave homme et un fonctionnaire modèle, dont la conduite fut toujours irréprochable. Nul n’a le droit d’insulter à sa mémoire, et je donne sa vie en exemple à tous mes employés, à tous les bons citoyens !


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