Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/257

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chrysanthèmes, roses, violettes, toute la famille des sent-bon, quoi ?

Je ne suis pas du côté de la rue où il pleut des pièces d’or ; je me nippe avec les laissés-pour-compte des purotins ; mais enfin je suis propre ; j’emboîte le pas aux porte-bouquets.

Aux Français morts pour la Patrie.

C’est écrit sur une planchette ; des drapeaux claquent alentour. Cela domine une butte de fleurs qui monte toujours. Tout le monde en apporte.

Et puis, d’une voix sourde, presque basse, qui me fait couler un frisson dans le dos, un type se met à raconter des choses des pays envahis, de l’armée, des civils.

— Et le petit Lepresle, qu’il dit, le petit Lepresle ce martyr de 14 ans.

C’est un jeune mineur des Vosges. Il pousse un wagonnet de pyrite de fer. Les Allemands occupent l’exploitation. Un officier a trouvé, dans le bureau, un exemplaire de Chantecler, la pièce d’Edmond Rostand.

Il déchire le bouquin, en distribue les feuillets à ses soldats en chantonnant :