Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/114

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Indeed, dans cette demeure ?

— Et moi, Chef de là Sûreté, je procédais à une enquête préliminaire, en attendant M. le juge d’instruction que l’on a avisé.

Ce disant, M. Lerenaud scrutait les traits de son interlocuteur.

Mais rien ne décela chez celui-ci une émotion quelconque. Il écoutait avec l’indifférence polie d’un gentleman qui ne saurait prendre grand intérêt à une opération policière. Cependant il reprit :

— La présence de Miss Linérès est-elle nécessaire à votre enquête ?

— Non, murmura le Chef de la Sûreté, décontenancé par le flegme de son interlocuteur. Pas pour l’instant du moins.

— Alors, je puis la prier de me conduire auprès de sa mère adoptive ?

— Sans doute.

— Car j’ai hâte de contrôler les renseignements qui m’ont amené à Paris… Je serais très satisfait qu’elle fût ma petite cousine ; d’abord parce que cela réjouirait Lily, et ensuite parce qu’il vaut mieux avoir dans son logis une jolie figure qu’un laideron.

Il consulta Linérès du regard.

— Vous voulez conduire chez votre maman jusqu’à ce jour ?

Elle inclina la tête, se sentant incapable de proférer une syllabe. Des idées confuses cavalcadaient en son cerveau : sa mère adoptive, sa mère réelle, la voyante qui lui avait annoncé cela, le crime, Pierre de Chazelet qu’elle allait quitter pour ne le revoir peut-être jamais.

— Montrez donc le chemin, nice young lady (gentille demoiselle), fit Frey Jemkins, je vous suivrai avec le plaisir le plus grand.

Puis au moment de sortir, s’arrêtant sur le seuil :

— Monsieur le chef de la police, demanda-t-il, le crime est-il complet ?

— Que voulez-vous dire par ce mot ?

— Je veux signifier si la victime est seulement blessée, ou bien…

— Elle est morte.

— Ah ! ah ! Elle est morte ! Longue vie aux vivants ! Mais puisque j’ai dérangé votre enquête, je paierai pour cela… Vous direz je verse trois mille dollars au détective qui prendra le criminel. Comme cela vous serez content du dérangement pour l’en-