Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/145

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son cheval d’un magistral coup de fouet, il lança joyeusement :

Ho ! Cherries !

Encouragement hippique qui équivaut à celui des automédons parisiens :

— Hue, Cocotte !

Et qui, souligné par le fouet, produit le même effet sur les jambes fatiguées des infortunés coursiers.

Vingt minutes s’écoutent. Le hansom a passé près du Capitole, puis de la Maison Blanche, demeure du Président des États-Unis.

Maintenant, il s’engage dans l’avenue de Kendall avec, à gauche, les massifs verdoyants, les pelouses du parc de Kendall Greens, et à droite les maisons séparées par des jardins.

Un haut portique se découpe dans un long mur récemment blanchi.

Au sommet de la voûte, des lettres d’or figurent ces mots :

MISS DEFFLING’S INSTITUTE
Day and Boarding School[1]

Le véhicule s’arrête. Allan saute à terre, règle le cocher, puis soulève le marteau de cuivre dont le retentissement prolongé va provoquer l’ouverture de la porte.

Le jeune homme est pâle. Sur ces traits, il y a une expression de souffrance.

Mais il la chasse d’un brusque mouvement de tête, et il murmure :

— Allons, Jud,… vous n’allez pas être lâche à l’heure où vous avez besoin de tout votre courage.

CHAPITRE X

L’AUTRE LILIAN


— Oh ! tu as beau marquer de l’impatience, je ne t’en garderai pas rancune. Cœur souffrant n’a pas bon caractère… Ainsi, Lilian, sois méchante tout à ton aise.

— Que veux-tu dire, Grace ?

  1. Externat et Internat.