Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/325

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deux cents pour apprendre que c’était le paquebot Kaiser-Wilhelm.

Et il se rejeta au plus épais de la foule en vociférant de plus belle.

Avec un haussement d’épaules, Jud conclut :

— Enfin, rendons-nous au Meyer… Une fois que tu m’auras conduit au bureau comme un voyageur du Pensylvania Railroad, tu t’assureras que van Reek, ou Oakes, a bien quitté l’hôtel.

Cinq minutes après, Grey Assford déclinait ses nom et qualité au comptable du bureau du Meyer’s Hôtel, recevait la clef de la chambre 215, se faisait indiquer les toilet-room, afin, expliqua-t-il, de procéder à une toilette sommaire avant de souper, et pénétrait dans le couloir aux murs recouverts de plaques vernissées, où s’alignaient les lavabos surmontés des robinets à eau chaude et à eau froide.

Il choisit la cuvette située juste en face de la porte d’entrée, laquelle demeurait ouverte et permettait ainsi de voir ce qui se passait dans le vestibule.

Ainsi, il remarqua l’arrivée de deux voyageurs blonds, calmes, au teint blanc, déambulant avec cette placidité spéciale aux citoyens hollandais.

L’un des deux portait avec précaution, religieusement pourrait-on dire, une sorte de valise plate recouverte de maroquin noir, laquelle rappelait vaguement la forme d’un écrin à couverts d’argenterie.

Et Jud tressaillit en entendant le gérant, accouru en personne au-devant de ces personnages, donner cet ordre :

— Montez le souper de ces gentlemen, chambre 115.

— Ce sont les convoyeurs des diamants, soupira le jeune homme. Pauvres gens ! Pourvu que mes précautions les empêchent à être victimes de Van Reek ! Mais un sourire confiant éclaira son visage.

— Après tout ! C’est une nuit à passer. Demain, ils remettent leur précieux dépôt au syndicat des joailliers, qui possède, des coffres-forts solides. Et Van Reek n’a plus qu’à se mettre en route pour rejoindre son chef, me guidant ainsi vers la prison de Lilian.

Sur ce, il quitta le toilet-room, gagna la salle à manger.

— Je puis souper à l’aise, se confia-t-il ; Van Reek n’agira évidemment pas à l’heure où tout le monde, personnel et voyageurs, est debout.

Toutefois, vers la fin du second service, il fut troublé par la venue d’un chasseur de l’établisse-