Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/377

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oreilles seules doivent connaître les nouvelles sombres.

— Que veux-tu dire ?

— Près du cadavre de Van Reek, la police a ramassé les diamants volés à New-York et un revolver à air comprimé.

— Pourquoi me rappeler ces choses ?

El Dieblo darda son regard perçant sur son interlocuteur.

— Parce que El Quotidian, le journal de San-Diego, reproduit ensuite par les grandes feuilles de l’Union, a rappelé qu’à Paris, lors de ton dernier voyage en Europe, le capitaine japonais Anoru fut assassiné à l’aide d’une arme semblable.

Il achevait à peine que Jemkins se dressait tout droit.

— Alors on me soupçonne ? prononça-t-il d’un ton rauque.

El Dieblo haussa les épaules, jeta ses mains sur les bras du milliardaire, et sans effort apparent, le força à se rasseoir.

— Tu peux gagner de vitesse tes ennemis en m’apprenant tes projets.

Un ricanement de l’Indien ponctua la phrase.

— Pour te servir, je dois savoir. Il faut que ta pensée s’ouvre devant moi comme devant un ami.

Puis avec un ricanement aigu :

— Les États-Unis vont hésiter, se consulter. T’accuser est une chose formidable. Un mois s’écoulera avant que les esprits s’habituent à l’idée. Et un mois vaut un siècle pour un guerrier.

Chacune de ses paroles pénétrait dans le cerveau de Jemkins ainsi qu’une pointe acérée.

— Écoute donc, El Dieblo… Si tu es aussi habile que tu le prétends, jamais diable n’aura placé sa diablerie à un taux aussi avantageux !

CHAPITRE X

LE MORT VIVANT


Une heure plus tard, El Dieblo sortait par la petite porte s’ouvrant derrière l’hacienda, la même qui, seize ans auparavant, avait livré passage à la servante Trina portant au Crâne l’enfant de ses maîtres.

Bientôt, un massif d’arbres le masqua du côté de la maison.