Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/386

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Un simple hasard dû à la courbure des rails au lieu de l’accident.

Le train abordeur, s’il eût circulé sur une voie rectiligne, eût pénétré dans le convoi arrêté. Il se fût produit ce que l’on désigne sous le nom pittoresquement sinistre de « télescopage ».

Mais les rails, imposant à la machine une marche curviligne, avaient déterminé un glissement contre l’obstacle dans le sens centrifuge, et le spécial projeté hors de la voie avait roulé sur le revêtement pierreux du ballast.

D’où amortissement du choc, bris mais non destruction du wagon-salon.

Jud s’en était tiré sans blessure mortelle.

Toutefois il était demeuré privé de connaissance pendant de longues heures.

Quand il était revenu à lui, la tête lourde, les idées confuses, les membres jugulés par une effroyable courbature, il avait appris avec stupeur :

1° Qu’il avait été recueilli blessé par l’Indienne Marahi, surveillant, avec ses guerriers, les peones envoyés au-devant de Van Reek par Jemkins ;

2° Que Marahi s’était éloignée, le laissant à la garde de Peaux-Rouges, qui devaient le retenir prisonnier dans un fortin déclassé de la frontière, le fort de Varano, où il avait été transporté.

Heureusement ses petits amis, aidés par les lads de San-Diego, l’avaient cherché, découvert et l’avaient enlevé à ses gardiens rouges.

Voilà comment Allan, persuadé que Marahi s’était ralliée à Frey, avait pénétré, sous son déguisement de sorcier, au milieu de ses ennemis.

CHAPITRE XI

LES VOLONTÉS SE CROISENT


— Par ma foi, rien qu’à voir cette aimable señorita, j’aurais deviné, je pense, l’héritière des domaines de Pariset.

C’est par cette exclamation gracieuse que don Porfirio Raëz, délégué du gouvernement mexicain, salua Linérès, au moment où elle prenait pied sur le pont du yacht amarré à quai dans le petit port de Presios.

Porfirio Raëz pouvait avoir une quarantaine d’an-