Elles échangent un regard où perce une sorte d’étonnement ; on croirait qu’elles vont parler, prononcer les mots d’où peut-être eût pu sortir la confiance.
Mais elles s’arrêtent, se saluent froidement, et chacune, ayant choisi un côté de la route, elles s’engagent dans la grande rue de Mourmelon.
Au moment où elles parviennent à hauteur de l’hôtel du Camp, cet hôtel où François a déjeuné le matin, une automobile lancée à toute vitesse les rejoint. L’homme qui l’occupe est Von Karch.
La voiture stoppe brusquement. Le personnage saute à terre, parle un instant à Margarèthe, puis l’entraîne à l’intérieur de l’hôtel, tandis que le véhicule s’engouffre sous la voûte accédant aux écuries.
Édith a vu tout cela. Elle prononce à haute voix sans avoir conscience qu’elle parle :
— Que lui veulent-ils donc ?
Et elle continue sa route.
Comme une fourmilière qui essaime, les spectateurs de l’aérodrome se sont répandus sur toutes les routes.
La séance est terminée. Chacun regagne son logis en devisant sur ce qu’il a vu.