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CHAPITRE III

L’ENNEMI


— Herr ingénieur, je vous salue.

Ces mots frappèrent l’oreille de François, au moment où il traversait le vestibule de l’Hôtel du Camp.

D’instinct, il s’inclina et voulut passer outre.

Mais celui qui venait de parler ne le permit pas. Il s’était planté en face du jeune homme, opposant sa masse lourde et trapue à tout mouvement dans la direction de l’escalier, accédant aux chambres des voyageurs.

L’ingénieur eut un geste d’impatience aussitôt réprimé d’ailleurs, car un peu en arrière de Von Karch, — c’était l’Allemand qui l’arrêtait ainsi — il avait aperçu une silhouette féminine. Si peu qu’il l’eût considérée, il ne pouvait pas méconnaître la seconde passagère ramenée par lui-même à Mourmelon.

Le père de Mademoiselle, sans doute ? fit-il gracieusement.

— De Madame, rectifia son interlocuteur, Margarèthe, veuve d’un petit professeur polonais, qui la rendait malheureuse… un coquin, un drôle.

Et comme le jeune homme indiquait du geste qu’il s’étonnait de ces confidences, Von Karch s’apaisa soudain.

— Oui, je vous dis cela… J’ai l’air de mettre la charrue devant les bœufs… La conversation demande de la méthode tout comme autre chose… Je vou-