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LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

lons dormir ; avec un peu d’attention, nous retrouverons bien nos anciennes cabines.

— Nos prisons, s’écria Sara…

— Nos prisons, ma chère amie, devenues, de par l’aventure de ce soir, les sleeping des maîtres et propriétaires du Maharatsu.

Au fond, la motion du duc apparaissait éminemment raisonnable. Les jeunes femmes s’y rallièrent. La Parisienne voulut simplement escalader encore le spardeck pour aviser Dodekhan par le tube acoustique.

La réponse fut :

— C’est cela, reposez-vous. Demain nous nous réunirons et prendrons nos dispositions pour assurer la marche de notre bateau. Dormez, madame la Duchesse, et rêvez, ce qui est vrai, que vous êtes libre et définitivement tirée des mains de Log.

Ah oui ! délivrée… Le mot chanta dans le cœur de la séduisante femme comme un cantique. Elle ne craindrait plus pour son mari. Elle pourrait sans trembler se laisser bercer par la douceur de vivre. Au souvenir des dangers courus, des angoisses endurées, une émotion fugitive monta de son cœur à ses yeux, mais sa gaîté se faisant vite jour à travers, elle repartit :

— Et puis, ce grand bandit de Log a eu beau faire… le duc et la duchesse de la Roche-Sonnaille se sont tirés de ses mains sans s’être trop… déshonorés !