Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/148

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n’ayant pas reparu à bord, pour une raison que vous ignorez.

— Jusqu’à présent, je n’affirmerai là que des vérités incontestables.

Mistress Honeymoon fronça ses jolis sourcils.

— Vous ne pensez pas que je voudrais vous inciter au mensonge, n’est-ce pas ? Puis, vous rappellerez que Port-Saïd était le but du voyage, et vous demanderez à débarquer en ce point… avec les bagages de M. et de Mlle Uko.

— Tout cela, murmura la jeune Véronique, ne souffrira, je crois, aucune difficulté.

Elle lui imposa silence du geste :

— Attendez.

— À vos ordres !

— De même que vos maîtres, leurs nouveaux amis : ce M. Tibérade et cette jeune fille que l’on nomme Emmie manquent à l’appel.

— Ah oui ! c’est vrai. Eux aussi ?

— J’ai consulté le livre des passagers. Ainsi que les Japonais, ils se rendaient à Port-Saïd.

— Vous êtes certaine, mistress ?

— Totalement, monsieur Pierre. Aussi pourriez-vous vous charger de leurs valises en même temps.

Ceci sera mis sur le compte de votre complaisance.

La pseudo-camériste inclina la tête en signe d’obéissance.

— Il sera fait ponctuellement comme vous avez décidé.

Déjà il s’éloignait. La gentille Anglaise le rappela une dernière fois :

— Vous n’êtes donc pas curieux, monsieur Pierre ?

Et lui, l’interrogeant du regard, du geste, demandant :

— À quel propos me dites-vous ceci ?

— Vous ne me questionnez pas sur les raisons des ordres…

— Que vous me donnez, acheva-t-il vivement. Les raisons me sont indifférentes. Je ne vois qu’une chose digne de mon attention. Il vous plaît qu’il en soit ainsi. Agir comme il vous plaît me parait la meilleure raison possible.