Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/199

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— Vite, dit-elle à son compagnon. Cet Homme ne doit pas partir, il nous gênerait.

Pierre se mit aussitôt au pas gymnastique, la jeune femme se maintenant à sa hauteur, avec cette aisance que l’habitude des sports assure aux Anglo-Saxonnes.

Seulement, Midoulet courait bien. Malgré leurs efforts, Pierre et Lydia le virent disparaître avec dix mètres d’avance sur eux, dans la maison rose aux jalousies d’azur.

Quand ils y pénétrèrent à leur tour, l’agent français avait entamé la conversation avec un homme maigre, bronzé, tanné, que son casque colonial, orné de galons d’or, désignait comme le capitaine du port, c’est-à—dire le fonctionnaire assurant la police de surveillance du port soumis à son autorité indiscutable et indiscutée.

Célestin ne parut pas remarquer l’entrée de ses adversaires, et cependant un sourire narquois plissa sa physionomie. Il continuait d’ailleurs :

— Alors le premier départ pour Beyrouth ?

— Demain matin, dix heures, par le steamer Parthénon, de la Compagnie hellénique Tricolpis-Echelles.

— Et ensuite ?

— Ensuite, il faudrait attendre quatre jours.

— Bravo ! Cher monsieur, voulez-vous me donner la communication téléphonique avec l’agence Tricolpis-Echelles.

Le fonctionnaire s’empressa au téléphone, fixé au mur derrière, son bureau. L’agent profita de ce répit, pour se retourner vers Lydia et Pierre, qui l’avaient écouté avec une rage impuissante.

— Eh ! mais, persifla-t-il, comme on se retrouve. Voici une charmante lady que j’ai certainement rencontrée à Paris, au Mirific.

— En effet, riposta sèchement la jeune femme, dédaignant de nier, par la conviction que la dénégation serait inutile. Monsieur Célestin Midoulet je pense.

— Du service des Renseignements français, acheva complaisamment l’interpellé, lequel à l’honneur,