Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/253

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Mistress Robinson et Véronique crurent devoir renforcer l’affirmation, en clamant avec force :

— Jamais !

— Il y a erreur, maldonne, c’est à refaire, essaya de plaisanter Emmie, dont les yeux étaient obscurcis par les larmes qu’elle s’efforçait vainement de retenir.

— Évidemment, balbutia Marcel, sans relever les formules bizarres dont s’était servie la fillette. Les Druses mentaient.

Le palefrenier secoua la tête :

— Un hôte ne ment pas à celui qui reçut son hospitalité.

— Et cependant, il a avancé une chose complètement fausse. Il ne mentait pas, soit ; mais il a pu se tromper lui-même.

— Cela encore est inadmissible. Le Conseil suprême des montagnards du Liban, tout entier, a déclaré que la jeune fille, ayant mérité le regard de Mohamed, devait être considérée comme son épouse, et à ce titre…

L’homme s’arrêta, comme gêné par la cruauté des paroles qu’il devait faire entendre.

Mais Uko insistant, sans deviner la raison de l’hésitation de son interlocuteur :

— Parlez, parlez ! je vous l’ordonne, je vous en prie.

Ce fut Marcel qui acheva d’une voix chevrotante :

— Et à ce titre, brûlée avec la maison, les armes, les richesses du défunt !

Tous eurent une exclamation éperdue, demeurant comme figés par l’horreur du supplice évoqué par Tibérade.

Sans répondre à l’employé du cirque qui murmurait :

— Comment savez-vous cela ?

Le cousin d’Emmie poursuivit, s’adressant aux assistants comme s’il lui apparaissait que la fausse Anglaise, la servante ne pouvaient pas ne pas partager la douleur dont lui-même, dont le père infortuné étaient déchirés :

— Un complot que j’ai surpris sur le Parthénon. Il s’agissait de Sika, et je n’ai pas compris, pas compris ! On voulait la faire périr au lieu d’une autre, au lieu de la condamnée réelle.