Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/26

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à dépister les curieux ; or, notre souverain (nouveau salut) me semble avoir assuré le secret de l’ambassade qui vous est proposée. Il n’y aura rien d’écrit.

— Bravo !

— Et, continua imperturbablement Arakiri, ni le sommeil, ni le vin, ni les tortures ne réussiront à vous faire révéler le but de votre mission.

— Cela, j’en fais serment…

— Vous le pouvez d’autant mieux, général, que vous-même l’ignorerez.

Du coup, Uko trépigna :

— Mais c’est une gageure. Je dois accomplir une mission et je ne la connaîtrai pas ?

— C’est tout à fait ça.

— Ah ! prenez garde ! rugit l’interlocuteur de l’attaché, je n’ai jamais souffert que l’on se moquât de moi…

Arakiri l’interrompit vivement :

— Personne n’y songe, général ; je vous en donne ma parole. Soumettez-vous comme moi-même aux décisions de notre vénéré souverain.

— Vous affirmez que c’est lui ?

— Lui, en personne.

— Mais de quelle façon puis-je remplir une mission que l’on ne me confie pas ?

— Vous agirez sans savoir où tendent vos actes, mais vos actes vous seront prescrits.

— Ah bien ! bien… grommela le général. On me dira ce que je dois faire, et j’ignorerai pourquoi je le fais ?

— Juste.

— L’obéissance est la première vertu militaire. Quels sont les ordres ?

— Faciles, général… Prendre le paquet que vous voyez sur ma table.

— Bon. Je le prends, consentit Uko en saisissant le paquet désigné, lequel était enveloppé de papier gris et mesurait environ vingt centimètres sur trente.

— Parfait ! Ce paquet, je vous le dis pour éviter de l’ouvrir, maintenant, ce paquet contient un pantalon…