— Un… pantalon ? répéta le général, ahuri.
— Un pan-ta-lon, prononça l’attaché en accentuant les syllabes.
— Mais, de par tous les démons de la nuit !…
— Mon général, supplia Arakiri, du calme. Encore une fois, c’est le mikado, dans sa sagesse, qui…
— Qui me charge d’un pantalon, comme un vulgaire tailleur.
— Un tailleur de la grandeur japonaise, affirma l’attaché d’un ton si pénétré que son interlocuteur s’apaisa.
Ce fut d’une voix redevenue calme que le général poursuivit :
— Soit ! J’admets le pantalon… Après ? Que signifie-t-il ?
— Après ? Ma foi, je ne saurais vous dire ce qu’il exprime. Est-ce un symbole, une formule matérielle de langage convenu ?… Je l’ignore. Mais au certain, il exprime un secret d’État.
Uko éclata d’un rire nerveux.
— Ce pantalon ? Un secret d’État ? Ah ! fichtre non, les espions ne le devineront pas, celui-là.
— Voilà l’appréciation juste, général. Conséquences : pas de complications diplomatiques ; certitude du succès pacifique de l’empire du Soleil Levant.
— Si vous le voulez ! Ai-je au moins le droit de m’enquérir de ce que je ferai de ce vêtement ?
— Certes.
— Renseignez-moi donc, je vous prie.
Arakiri leva la main comme pour donner plus d’autorité à ses paroles :
— Vous le garderez précieusement jusqu’au moment où l’on vous désignera la personne à qui vous devrez le remettre !
— Et le nom de cette personne ?
— Je l’ignore, général.
— Ah ! vous aviez cent fois raison tout à l’heure. Pas de danger de trahir le secret.
— Cependant, il peut être pénétré.
— Celui qui y réussirait serait perspicace, permettez-moi de le jurer.
— C’est aussi mon avis. Mais la possibilité de pa-