reille occurrence semble ressortir de ce que je suis encore chargé de vous confier.
— Confier ! Ah ! cher monsieur, le mot est charmant !
L’attaché daigna sourire, puis, toujours calme :
— On m’a enjoint d’insister auprès de vous sur l’importance exceptionnelle de l’objet en question. Ce pantalon… diplomatique, s’il arrive à bon port, contient les honneurs, la fortune, la gloire pour son porteur ; si, par contre, il vous était enlevé, je craindrais pour votre existence.
— Et allez donc ! Une culotte de vie ou de mort.
— Ne riez pas, général ; c’est très sérieux. Sous quatre jours, vous recevrez l’ordre de quitter Paris.
— Pour aller où ?
— Je n’en sais rien ! La première escale de votre mission ne vous sera révélée qu’au moment du départ Parvenu en ce point, vous attendrez de nouveaux ordres.
— Pour aller plus loin ?
— Probablement. Je vous le répète, général, je ne sais rien.
— Drôle de mission, en vérité, grommela Uko ; si ce n’était le mikado qui commande, je la déclarerais ridicule.
— Non, non… Rien n’est ridicule dans tout ceci, s’écria l’attaché. Vous allez travailler à la grandeur de la patrie japonaise ; qu’importent les moyens, pourvu que l’on réussisse ! Et puis qui donc pourrait plaisanter ? Vous voyagerez… Vous serez porteur d’un pantalon… soigneusement plié dans votre valise, avec vos autres vêtements. Quoi de ridicule à cela ? Est-ce que le ridicule existe en ce cas ? Vous traitez cette partie de l’habillement comme tous ses congénères. Dans la valise. Au besoin, vous le portez sur vous !
— Pour cela, il faudrait qu’il fût à ma taille.
— Je crois que l’on a veillé à cela.
— Et vous l’avez vu ?
— Oui ! c’est un pantalon qui n’appelle pas l’attention. Un pantalon de touriste, gris fer avec doublure de satin noir, boucle cuivre, poche revolver. Un