Et, à la pensée de revoir le brave garçon, la blonde rêveuse sentait son cœur battra éperdument dans sa poitrine.
Mais elle sursaute, arrachée du rêve par un bruit trop connu, hélas !
La porte vient de s’ouvrir.
Elle tourne la tête ; ses traits revêtent une expression de gêne, de déception.
Le prince Ahmed est entré.
Il est grave, ses regards brillent étrangement il s’incline cérémonieusement.
— Bonjour, mademoiselle, prononce-t-il avec une inquiétante ironie. Je vois, non sans un réel plaisir que la captivité ne vous a point pâlie. Votre teint mérite plus que jamais d’être jalousé par les fleurs les plus belles. Je suis, semble-t-il, seul à souffrir de vous savoir recluse… Cela est injuste ; aussi j’ai décidé que l’injustice allait cesser.
Et comme elle le considère, il continue :
— Le temps est venu pour vous d’illuminer mon palais de l’éclat de votre beauté. Ne me répondez pas, les paroles oiseuses ne doivent plus être prononcées entre nous. Parler maintenant sera agir…
Et lentement, son accentuation donnant aux mots un caractère cruel, il acheva :
— Ce jour a marqué l’expiration du délai que j’avais fixé pour épuiser votre résistance. Une question, une réponse décideront de votre sort.
Il s’inclina derechef et scanda :
— Êtes-vous disposée à devenir mon épouse ?
— Par grâce, je vous en conjure, n’exigez pas uns réponse immédiate, gémit Sika éperdue.
Le prince répliqua par un geste violent.
— J’ai assez attendu ! Je ne veux plus attendre.
— Jusqu’à demain ; oui, demain, je répondrai, je m’y engage.
— Allons donc, vous ne vous déciderez jamais si je reste le faible, le soupirant résigné que j’ai été. Aussi je me transforme… je commande, et je vous amènerai à l’obéissance, en ne reculant devant aucun moyen de contrainte.
La figure du Persan s’était contractée, striée de rides qui lui faisaient un masque de fauve.
Sika sentit en lui la décision inexorable du bar-