Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/417

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jouir de sa compagnie, au moins de bon gré, j’ai pris mes petites dispositions.

Uko, Sika, Emmie avaient écouté, la rage peinte sur le visage.

Ils comprenaient que, cette fois, l’agent était victorieux.

Cependant le général comprima son courroux et avec une pointe de raillerie :

— Si j’ai bien pénétré le sens de vos paroles, monsieur Midoulet, vous vous proposez de m’accompagner là où j’irai, avec l’intention de voir, à quelle personne je remettrai le vêtement que vous avez si vilainement dégradé ?

— Vous avez pénétré le fond même de ma pensée, général.

— Seulement, pour m’accompagner, il faut que j’y consente.

— Oh ! votre consentement n’est pas nécessaire. Il me suffit que le commandant du Dunlovan soit disposé à mettre le cap sur l’endroit désigné.

— Vous ne le connaissez pas, et vous auriez tort de compter sur moi pour vous le désigner.

— Inutile, général.

— Cependant, il me parait audacieux de vouloir marcher dans une direction que l’on ignore.

— C’est très exact seulement je n’ignore pas.

Un oh ! stupéfait jaillit des lèvres de tous les assistants ; puis il y eut un silence pesant.

— Vous n’ignorez, pas ? répéta enfin le Japonais d’une voix frémissante.

— Et je vous le prouve, général. Actuellement, le Dunlovan a repris sa marche ; son hélice se tord sous les eaux, le poussant vers…

Il s’arrêta, comme pour préparer son effet.

— Vers… ? interrogea Uko d’un accent farouche.

— Vers la côte est de Madagascar, et, pour être plus précis, vers le port de Tamatave.

La foudre, tombant aux pieds des voyageurs, ne les aurait pas bouleversés davantage que cette affirmation du policier.

Car il disait vrai. C’était à Tamatave, où des instructions nouvelles leur parviendraient, que le général et ses compagnons devaient êtes transportés par