Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/61

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— Ce qui est certain, c’est que je suis une Véronique pas ordinaire.

Le général Uko et sa fille rentrèrent seulement pour le dîner.

Ils félicitèrent la pseudo-fille de chambre d’avoir préparé les bagages ; mais à sa grande stupéfaction, ni l’un ni l’autre ne parut songer au paquet qui donnait tant de tablature à lui, Pierre Cruisacq.

Les valises et la mallette de Véronique furent enlevés par un chasseur, qui se rendait à la gare pour leur enregistrement.

Ah çà ! le général avait-il l’intention de porter le colis mystérieux à la main ?

L’heure du départ sonna sans que la camériste eût élucidé ce point. Les Japonais quittèrent leurs chambres.

Véronique suivit ses maîtres. Incompréhensible ! Ils ne se dirigent pas vers la caisse. Ils oublient donc le paquet enfermé dans le coffre-fort ?

Avec un tremblement dans la voix, que ses interlocuteurs ne remarquent pas, la fausse servante demande :

— Monsieur et Mademoiselle n’avaient-ils rien dans le coffre-fort de la maison ?

— Non, mon enfant.

C’est le général qui a répondu d’un ton détaché, dont est médusé Pierre.

Qu’est-ce que cela signifie ? La suppléante de la défunte Hardy sait bien pourtant que les Japonais ont usé de l’asile inviolable du coffre-fort de l’hôtel.

Ils ont donc repris possession de leur bien, sans en rien dire à personne. Où l’ont-ils caché ?

Pas une seconde, Pierre ne se figure que l’objet cherché se promène loin de là, au fond de la valise d’un jeune homme qui, dans la journée, sauva l’existence de la mignonne Sika.

Midoulet doit partager son étonnement. L’agent, installé près de la caisse, y a passé la soirée. Et il s’est dressé, le cou tendu, regardant l’ambassadeur s’éloigner, gagner la porte.

C’est trop fort. Il a escompté ce moment. Il a préparé tout une suite de manœuvres habiles pour s’em-