Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/74

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sette a disparu cette nuit, pendant que la demoiselle dormait. Elle ne s’explique pas comment ça s’est fait. Hier soir, quand elle est rentrée, elle est sûre que la boîte était encore là, car elle l’a prise en main et l’a replacée sur la planchette, au-dessus du lavabo mobile. Et ce matin, la boite est partie, sans que Mademoiselle ait rien entendu.

— Enfin, le coupable n’a pas laissé de traces ?

— Rien. Le capitaine va faire une enquête.

Un fugitif sourire distendit les lèvres du détective. Tout bas, il murmura :

— Et il ne trouvera rien… Mais moi, je le connais… il s’agit de fournir des preuves.

Puis, s’adressant au gamin, qui le considérait avec anxiété :

— Allons voir Mlle  Fleuriane.

Tous deux gagnèrent la cabine de la jeune fille…

Comme l’avait dit le petit, les curieux emplissaient les couloirs : mais déjà le commandant du bord avait établi un service d’ordre. Des matelots, apostés, interdisaient l’approche immédiate de la cabine visitée par le voleur.

Les badauds, passagers, gens de l’équipage ou du service, se vengeaient de ne pouvoir rien voir en se livrant à des commentaires sans fin.

Dick Fann, sous son pseudo-nom de Frachay, Jean Brot, le suivant comme son ombre, furent naturellement admis à franchir le barrage des factionnaires. Ils appartenaient à la compagnie de Fleuriane Defrance, et il semblait dès lors très naturel qu’ils accourussent auprès d’elle.

La porte de la cabine était ouverte. De l’intérieur, jaillissaient des voix contenues.

Le détective regarda. Fleuriane se tenait dans la petite pièce, ayant en face d’elle le commandant, un des seconds, le commissaire du bord.

— Que vous dirais-je, messieurs ? prononçait-elle. Je n’ai aucun soupçon, aucun. Comment voulez-vous que je désigne quelqu’un ?

Elle aperçut les nouveaux venus. Son visage s’éclaira. Évidemment, elle redoutait de prononcer une parole qui pût nuire aux projets de son défenseur.

— Ah ! vous voici, Frachay ?

Le pseudo-mécanicien salua, et, pénétrant dans la cabine :