Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/123

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L’Aren (gomutus) fournit l’indigo ;

Le Ting’à mélangé au Mangoustan (Mangostana) donne le noir ;

Le Hegrang produit le jaune ;

Le Woug-koudou (ombellata) contient l’écarlate ;

Le Woug-koudou combiné avec le Kasombakling (orellana) donne le rose, etc., etc.

Par bonheur, le retour des porteurs interrompit le bavard qui ne semblait pas en humeur de s’arrêter tout seul.

Le Malais, d’ailleurs, considère comme un honneur d’être écouté par un blanc. Aussi, quand il se trouve en face d’oreilles complaisantes, on peut dire que son éloquence devient intarissable. Durant des heures, il parle, enchaînant les histoires les plus disparates jusqu’au moment où lassée, écœurée, étourdie de ce verbiage, la victime se décide à lui intimer l’ordre de se taire.

Du reste, une nouvelle surprise attendait les infortunés voyageurs.

Dépouillés de leurs habits, revêtus de tuniques de soie, serrées à la taille par la large ceinture chaidi, ils se préparaient à monter dans une litière dont leurs serviteurs s’étaient aussi munis, quand tous les assistants se prosternèrent soudain avec un grand cri.

— Araki !

— Ah çà ! ils nous adorent à présent ! grommela Fleck fort empêtré dans sa nouvelle tenue ?

— Non, répliqua le plus figé des « palanquiniers », ils te remercient.

— Ils me… pourquoi ?

— Parce que tu as revêtu la soie d’araignée.

— Plaît-il ?

L’homme d’affaires ouvrait des yeux énormes. L’indigène désigna sa ceinture, sa tunique.

— Eh bien, interrogea l’Allemand, ne comprenant pas davantage ?

— Soie d’araignée, ordinairement dédaignée par les blancs.

— Soie d’araignée ?

Le père de Lisbeth ignorait que les vers à soie ne