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CHAPITRE V

FLEURS DE SOUFRE, FONTAINES DE FEU


Au bout de vingt pas, la route, l’automobile, Lisbeth, le mécanicien ont disparu.

Les voyageurs sont entourés de buissons épineux aux baies jaunes comme des fruits d’or.

N’étaient les dimensions de ces végétaux, qui dépassent de deux mètres le front de l’homme, n’étaient leurs branches terminées par des épines acérées, on croirait errer dans une lande bretonne, parmi les ajoncs et les genêts en fleurs.

La sente, tapissée d’une couche épaisse de poussière grise, telle de la pierre ponce pilée, cède sous le pied, rendant la marche pénible.

Cela dure quelques centaines de mètres, puis, brusquement, le rocher apparaît, affleurant le sol, et le chemin accuse une pente variable.

Les buissons font place à des arbres de haute futaie. Des précipices se creusent, boisés, des fourrés de rhododendrons et de menthes roses, rouges, orangées, entourent les géants de la forêt.

Plus loin, le sentier serpente sous de véritables tunnels, formés par des fougères arborescentes qui balancent leurs nervures multifoliolées à quinze mètres de hauteur.

Et partout, de toutes parts, des lianes s’enroulent, jaillissent, retombent, piquées de corolles polychromes. Il semble qu’un gargantua des floraisons donne une fête des fleurs chez lui.