ryag qui songe à fuir maintenant que tous les siens sont sauvés.
Il voit ses passagers :
— Essayez de vous échapper comme nous ! leur crie-t-il.
Mais Gravelotte lui désigne les quais de la main. Une foule de Coréens y grouille. On reconnaît le gouverneur, Oraï, des toupous nombreux.
— Salut impossible, commandant. Nous attirerions sur d’autres les colères japonaises. Partez… Adieu !
L’officier russe a un grand geste de rage et de tristesse. Albin dit vrai… Il faut que lui et sa compagne meurent
— Adieu !
Et ces deux syllabes jaillissant de ses dents serrées, il saute à la mer.
Cinq minutes s’écoulent.
Un balancement fait osciller le Varyag, l’eau atteint le pont.
Un cri d’épouvante, ultime résistance de la vie à la mort, échappe à Daalia. Elle jette les bras autour du cou de son compagnon et balbutie :
— Oh ! sauvez-moi ! sauvez-moi !
Ils ont les pieds dans l’eau qui monte, monte toujours… maintenant elle atteint leurs genoux.
— Oh ! gémit encore Daalia… mourir… père !… père !…
Brusquement, il se produit comme une explosion, un immense bouillonnement tourbillonne à la surface des eaux et le Varyag s’engloutit, entraînant les fiancés dans un irrésistible remous.