Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/441

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XV

LA PAGE DU DESTIN


Une musique lente, funèbre que rythment des tympanons, des gongs, des sonnailles et où pleurent la harpe à deux cordes et la genmamra, sorte de lyre, dont les cordes tendues sont mises en vibration par un archet de corne, et se répercute dans les profondeurs des cavernes sacrées.

Les prêtres sont là, drapés de langoutis rouges comme le sang, le chef surmonté de mitres noires à trois degrés superposés, sur chacun desquels se détache en blanc le squelette du lézard, symbole de la mort.

Un énorme cube de basalte se dresse en face des prêtres. Une statue étrange, colossale, surchargée d’ornements d’or, constellée de pierres précieuses, figurant, sur le corps du dieu, les plus fantastiques arabesques, domine le tout.

Ce dieu est M’Prahu, le père des Battas.

Ce cube est la pierre des sacrifices.

Les cavernes sacrées sont celles où commandent Myria-Outan, le grand prêtre, et Oraï, le sacrificateur.

Tout alentour, indistincts dans la pénombre, les Battas se pressent, s’étouffent. Tous semblent consternés, et parfois un gémissement hulule au-dessus de la foule, accentuant le caractère désolé de la musique.

Que se passe-t-il donc ?