Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/71

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Elle se précipita, faisant bouffer sa m’ragor (tunique) multicolore, et cliqueter les gorgerins, bracelets, cercles de chevilles, faits de perles de verre, de cailloux colorés, qu’elle portait au col, aux poignets, au-dessus du coup-de-pied.

Un instant, elle disparut dans la maison, manœuvra l’interrupteur d’un tableau électrique fixé au mur, puis elle revint en courant vers la grille qu’elle ouvrit :

— Entrez, Pangherana (noble dame), votre esclave Souria s’agenouille devant vous.

Elle avait saisi la bride du cheval, dirigeait la voiture dans la cour.

Puis, la grille refermée :

— C’est un jour de Nacre rose pour Souria. La Pangherana daigne apporter la clarté de son regard à sa servante.

Mais légèrement Daalia avait sauté à terre.

Elle enlaça la taille de la fille du gardien et gentiment :

— Souria n’est pas ma servante. Elle est mon amie parce qu’elle a trouvé le chemin de mon cœur.

Une satisfaction orgueilleuse amena une teinte orangée aux pommettes de la Malaise. Elle s’empressa autour de la visiteuse.

— Vous plaît-il, Éclat bleu des Étoiles, de vous reposer un instant dans la maison de mon père ?

— Certes.

Et s’adressant à la nourrice :

— Rana, conduis la voiture là-bas, à l’ombre des bâtiments. Il ne faut pas que le cheval reste immobile au soleil.

Tandis que la vieille Soumhadrienne, obéissante, menait l’attelage à l’autre extrémité de la cour, Daalia pénétrait dans la maisonnette de briques.

Là, dans une petite salle aux murs nus, dont le tableau électrique constituait le seul ornement, un homme d’une cinquantaine d’années, quelque peu obèse, dormait dans un large fauteuil de bambou.

    cir et de rougir les dents. Cela est considéré comme une beauté par les naturels, qui appellent dédaigneusement les dents blanches des Européens : dents de chien.