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CHAPITRE V

NICLAUSS, FLECK ET LISBETH CHANGENT LEURS BATTERIES


— Coréopsis !

À ce nom de fleur, gémi par Lisbeth, Fleck et Niclauss Gavrelotten sursautèrent.

— Voyons, Lisbeth, ma fille, du courage !

— Le courage, c’est l’œillet rouge, papa. Coréopsis, c’est la rivalité !

Et Lisbeth se prit à sangloter en répétant sur les tons les plus déchirants :

— Coréopsis ! Coréopsis !

Tous trois occupaient un pavillon, isolé au milieu du parc de l’habitation de François Gravelotte.

Par les larges baies ouvertes, pénétrait la senteur aromatique des bananiers, dont les lourds régimes (grappe de fruits) apparaissaient au dehors presque à portée de la main.

Et dans un fauteuil, accablée, anéantie, Lisbeth se désolait !

Ah ! elle ne songeait plus à sa fraîche toilette, composée, le matin, avec toutes les ressources de son art germanique, pour offrir un séduisant assemblage aux yeux de Niclauss : une robe de linon vert pomme, garnie de rubans orangés ; un petit paletot saute-en-barque crème avec des crevés rouges, un délicieux chapeau bleu, garni de glycines et de roses. Non, à présent, elle méprisait cet arc-en-ciel de toi-