Page:Ivoi - Les Cinquante.djvu/11

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— Moi, Espérat Milhuitcent, sur mon salut, sur mon bonheur en ce monde et dans l’autre, sur ceux que j’aime, je jure de consacrer tous mes instants, de donner tout mon sang au retour de l’exilé, au rappel de la gloire de la France.

Puis il appela successivement :

— M. l’abbé Vaneur, ancien curé du village de Stainville, dont l’invasion a fait un soldat.

— M. Tercelin, mon père adoptif, ancien maître d’école à Stainville également.

— M. Marc Vidal, capitaine, aide-de-camp de l’Empereur.

Et ceux dont le nom était prononcé passaient devant le comte, répétant l’un après l’autre la formule du serment.

La scène était imposante et terrible. Sur tous les visages se lisait une sombre résolution.

Espérat continuait :

— Antoine, fils, autrement dit Bobèche, qui a prouvé qu’un pître peut être un héros.

— Ivan Platzov, pope russe.

Tous les assistants avaient défilé. Il ne restait plus qu’un jeune garçon aux cheveux blonds, aux yeux bleus, à peu près de l’âge d’Espérat Milhuitcent.

— Enfin, dit lentement celui-ci, voici