Page:Ivoi - Les Cinquante.djvu/126

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Le parti des voyageurs avait été bientôt pris.

Eux aussi iraient à Schœnbrünn.

D’un pas rapide, ils suivirent Graben, Jœckelstrasse et se trouvèrent hors de la ville, sur la route de la résidence impériale autrichienne.

En une demi-heure, ils atteignirent les murs dont le parc est enclos. Une petite grille se trouvait à quelques pas ; un soldat y était placé en faction.

Espérat eut froid au cœur.

La tunique blanche, la culotte bleue, le shako de cuir avec l’aigle bicéphale d’Autriche, voilà la tenue de ceux qui gardent aujourd’hui le fils de Napoléon.

Cette réflexion, éblouissante comme l’éclair, aiguë comme une pointe d’acier, traversa la pensée du jeune homme.

Il ferma les yeux et porta les mains à son cœur, désignant ainsi d’un geste inconscient, les points où l’avait frappé la douleur.

Cependant Bobèche parlementait avec la sentinelle.

Celle-ci se décida à appeler. Ses cris attirèrent un officier qui s’enquit des motifs de ce bruit insolite.

— Mes amis et moi, répliqua le pitre, désirons pénétrer dans Schœnbrünn.