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L’Empereur le dévisagea et après une seconde :
— C’est toi, Fabert.
— Tu me reconnais, Majesté.
— Tu étais au pont d’Arcole, mon brave.
— Oui, oui, bredouilla le vieux soldat, dont l’émotion croissait encore.
— Sois le bienvenu, je t’attendais.
Le vétéran saisit la main de son impérial interlocuteur et la baisa dévotement, puis la voix martelée par l’émoi en phrases hachées :
— Je dois te dire que le colonel Cuneo d’Ornano a fait désarmer vingt-cinq grenadiers qui ont pénétré dans Antibes. Alors les camarades et moi avons sauté par-dessus le mur et sommes venus te prévenir.
À haute voix, Napoléon répéta la nouvelle à son entourage, et conclut :
— Vous le voyez, la route du Dauphiné s’impose.
Puis à son état-major :