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CHAPITRE IV

Un médecin qui doit empêcher la guérison.


— Palsambleu, Maître Denis, vous êtes bien absorbé !

Ces paroles, ponctuées d’un éclat de rire grinçant, firent sursauter Espérat.

Sur le seuil de la chambre, se tenait un homme de vingt-sept à vingt-huit ans, grand, élancé, les cheveux blonds.

Le visage agréable du nouveau venu était cependant déparé par un front manquant de hauteur ; des yeux gris, aux reflets métalliques et durs, et par la bouche, dont les lèvres minces, rouges, semblaient tracées avec du sang sous les moustaches retroussées coquettement.

Mis au dernier goût du jour, ce personnage considérait le faux rebouteur d’un air moqueur.

Un instant interloqué, le jeune homme reprit bientôt possession de lui-même. D’un regard, il avait reconnu le comte d’Artin, ce frère indigne dont il parlait tout à l’heure à la malheureuse folle.

Se trahir eût été se perdre.

Aussi repre-