Page:Ivoi - Les Cinquante.djvu/59

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que le plus borné des agents de M. le Préfet de police Dandré eût conclu à un déguisement.

Mais M. Dandré avait succédé à la préfecture de police, depuis un mois à peine, à M. le comte Beugnot, et ses nombreux auxiliaires étaient tous employés à garder les abords des Tuileries, pour protéger Sa Majesté Louis XVIII, ou à surveiller les demi-solde qui se réunissaient au Palais-Royal.

Nul agent n’était disponible pour parcourir ce quartier perdu, ce qui vraiment semblait dommage, car les noctambules, errant autour du Clos Noir, avaient l’apparence de citoyens vaquant à une besogne mystérieuse. Or tout mystère doit être pénétré par la police.

Parvenus à deux pas l’un de l’autre, les promeneurs de la rue des Récollets s’arrêtèrent :

— C’est toi, mon vieux Henry Pandin, fit le maçon ?

— Moi-même, ami Bobèche, répliqua le mendiant.

Henry Pandin, Bobèche deux noms qui eussent fait dresser les oreilles aux limiers de M. Dandré.

Henry qui naguère avait passé, sous le nom d’Henry de Mirel, pour le second fils de M. de Rochegaule[1]. Henry que, durant de longues années, le vicomte d’Artin avait présenté partout, aux lieu et place d’Espérat, enlevé tout enfant, ainsi que le jeune homme l’avait conté, alors qu’il s’efforçait de réveiller la raison de

  1. Voir le volume de la même série, intitulé : la Mort de l’Aigle.