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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/120

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les mains, permettait ainsi à l’ingénieur de murmurer à l’oreille de sa compagne :

— Le danger s’éloigne, félicitons le seigneur Massiliague.

Elle sourit, et joignit sa douce voix à celles qui complimentaient Scipion.

— Merci, mademoiselle ; merci, mes amis, répondait le Provençal. Il me reste à conclure.

Et d’un top triomphant :

— Quelle peut être la destinataire ? Une infortunée qui se cache, autremain le dining-room est ouvert à tout le monde, rascasse. Or, qui a intérêt à se cacher, sur ce paquebot ? Notre Dolorès. Donc, les Anglaises sont de connivence avec la pauvre Mestiza. Elles, ont le secret de sa cachette et lui fournissent des vivres, afin que la chère créature, elle n’éprouve pas les angoisses de la faim.

Un murmure approbateur ponctua la phrase déductive de l’orateur.

— Alors, termina-t-il, deux solutions se présentent : ou, bien, aller trouver les passagères et leur dire : « Mesdames, votre petit complot est découvert comme un, rocher à marée basse, l’entêtement est le propre de la mule et non de ladies charmantes ; donc renoncez à vos cachotteries et dévoilez-nous le refuge de la Vierge de l’Indépendance, de Dolorès Pacheco. »

— Elles refuseront de parler.

La remarque, émise par le Canadien Francis, fut accueillie par un sourire approbatif de Scipion.

— Bon diéou, je le pense autan au moins que vous.

— Passons à la seconde solution.

— La seconde consiste à surveiller sans cesse les malignes filles d’Albion, de telle sorte qu’aucun de leurs mouvements, aucune de leurs démarches ne nous échappe

— Ce sera bien fatigant, fit Stella non sans une pointe de raillerie.