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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/121

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Rien au monde n’était capable de déconcerter le Provençal.

— Réflexion pleine de bon sens, déclama-t-il, mais je l’avais déjà faite, hé donc ; et j’ai découvert le moyen de diminuer notre peine.

— Parlez ! Parlez ! murmurèrent les assistants.

— Je me fais jamais prier. Quand on me demande une chose, s’agit-il de combattre la tarasque du tarasquais, fanfarou, je réponds : convenu. Là dessusse, je parle. Le capitaine de ce bateau, le señor Armadas, est un bon Sud-Américain.

— Il semble.

— Son second, le señor Garcia, également ?

— Dame !

— Et l’équipage lui-même…

— Cela est évident.

— Tous vénèrent donc l’illustre dona Dolorès Pacheco. Tous ont soif de la voir, de lui marquer leur admiration.

— Le contraire serait étonnant

— En ce cas, confions nos soupçons aux officiers. Ils nous donneront des hommes autant qu’il nous en faudra, pour que nos Anglaises ne puissent remuer le petit doigt sans que nous en soyons avisés.

Un hurrah, modulé en sourdine, accueillit cette péroraison. Tous sortirent de la cabine et se dirigèrent vers celle du capitaine.

Rassurés maintenant, mais curieux de voir ce qui adviendrait, Stella et Jean suivirent leurs nouveaux amis, sans se regarder, par exemple, car lorsque leurs yeux se rencontraient, ils se sentaient envahis par une formidable envie de rire.

Eux qui cachaient la fugitive, ils étaient conviés à la surveillance de deux passagères inoffensives.

Un court entretien avec le capitaine Armadas, et celui-ci entraîna toute la bande chez le second.

Une nouvelle, conversation eut lieu, à l’issue de laquelle le señor Garcia, toujours escorté par les