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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/144

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tement. De la sorte, la mignonne serait bien gardée.

— Qu’à cela ne tienne, répondit le capitaine. Tout acquis à la cause susdite, je serai trop heureux d’être agréable au champion.

Jean intervint vivement :

— En ma qualité de Français, je m’intéresse vivement à toute cette affaire, et je sollicite la faveur d’occuper l’un des appartements… de surveillance, voisin de celui de ces dames.

Vigoureusement Massiliague lui secoua la main :

— Vous êtes un bon, ma caille ! Qu’il soit fait à votre goût, té donc ! Si possible, je prends le 1 ; à vous le 5 ! tout alentour, mes amis.

— Oh ! déclara le capitaine, cela ne souffrira aucune difficulté, je pense. Les étrangers sont rares à Sao-Luis, et l’hôtel Pedro II est trop coûteux pour les gens du pays.

Un papier, griffonné rapidement, fut confié au panier métallique, qui remonta aussitôt pour redescendre au bout de cinquante secondes.

Cette fois, il rapportait une nouvelle bande, laquelle exposait que la chambre 1, l’appartement 5, composé de deux pièces à coucher, séparées par un salon, et l’appartement 7, situé en face du 3, étaient à disposition de usted, c’est-à-dire retenus pour les voyageurs.

Massiliague au 1, Jean et Stella au 5, Francis, Pierre et Marius au 7, il était évident qu’Elena serait bien gardée au 3.

Cependant, sous la direction du pilote, le steamer évoluait dans les méandres des passes. Peu à peu, la côte devenait distincte.

On apercevait la jetée, qui abrite l’entrée du port, et à l’extrémité de laquelle se dresse le phare de Saos, dont le foyer à éclipses a une portée de quarante milles.

Quelques instants encore, on discerna le mât du sémaphore, au haut duquel flottait un pavillon.